"Récital de piano de Gilles Nicolas" - Musique
classique & Co. 06.11.13
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La chaleureuse acoustique de la salle Cortot nous a permis de découvrir un pianiste doté d’une superbe
virtuosité - Gilles Nicolas.
Une partita de Bach pour commencer, un Bach franc, volontaire, avec une superbe Gigue finale.
En 2e partie la création mondiale de Exil d’enfance du compositeur français Jean-Claude Wolff. Une œuvre attachante en
13 moments, avec des réminiscences de l’enfance sous la forme de figures quasi tonales. C’est très virtuose pour l’interprète ; ça m’a fait penser à Debussy, Messiaen, Grief, Ohana. Je n’ai pas osé demander au compositeur s’il aurait été d’accord avec ça…
Des pièces de Ernesto Lecuona (1895-1963), auteur cubain de près de six cent pièces, une sort de Liszt cubain. Des œuvres également très virtuoses, pleines de soleil et de charme.
Enfin, La Tempête, très bien interprétée également; on regretta cependant de nombreux « piano subito » un peu exagérés, mais cela semble fréquent chez de nombreux jeunes pianistes.
Bref, un pianiste à suivre...
source Musique
classique & Co.
photo © Christine
Ledroit-Perrin
Programme :
- Johann Sébastien Bach "1ère Partita en si bémol Majeur"
- Jean-Claude Wolff "Exil d’enfance (création, en 13 mouvements)"
- Ernesto Lecuona "Andalucia, Suite pour piano (Suite Espagnole)"
- Ludwig van Beethoven "Sonate n° 17 en ré mineur - La Tempête"
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"Gilles Nicolas : de Bach à Jean-Claude Wolff" - Revue "Pianiste" nov.-déc. 2013 par Stéphane
Friédérich (rédac/chef)
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On connaît
le pianiste pour son intégrale des sonates pour violon
et piano de Beethoven gravée aux côtés de Jacques
Prat chez Euterpe (Universal). Le 5 novembre, il donnera
à la Salle Cortot, à Paris, un programme pour le moins
original avec des œuvres de Bach (1ère Partita),
Beethoven (Sonate "La Tempête"), la Suite
Andalucia d'Ernesto Lecuona, mais aussi la création du
cycle Exile d'enfance de Jean-Claude Wolff.
Le
programme est d'autant plus passionnant, qu'il révèle
des liens inattendus entre les partitions, comme nous le
précise Gilles Nicolas : "Beethoven
a ponctué ma vie de façon important. Irais-je jusqu'à
dire que sa 17ème Sonate pressent la musique spectrale
avec ce travail sur des harmonies qui ne sont pas
explicitement jouées? Je ressens aussi le répertoire
contemporain comme une curiosité nécessaire. La
musique de Jean-Claude Wolff offre un contraste avec
Bach, Beethoven et Lecuona, les quatre compositeurs
formant une sorte d'histoire (très) abrégée de la
musique.
La pièce de Wolff, en treize mouvements de durée très différentes
s'organise en partie sur deux notes
"dominantes", mi et la. Le climat harmonique
évolue constamment entre le tonal, l'atonal et le
modal. Les mouvements ou sortes de tableaux passent d'un
mode à l'autre et utilisent une grande virtuosité
digitale. C'est un piano d'une grande densité pour
lequel il faut éviter le pathos ou une expressivité
massive. Wolff et Beethoven possèdent une sorte de
respect de la forme sonate tout en assumant sa
destruction. Enfin, pour donner un peu de légèreté à
ce récital, je jouerai la Suite Andalucia d'Ernesto
Lecuona (1895-1963), un compositeur cubain dont j'ai récemment
découvert la musique. Un vrai coup de cœur ! "
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"Quand Le Ranelagh redevient Salon de
Musique" - "16 le journal de votre arrondissement" 25.09.2012
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Un mardi par mois, Gilles Nicolas présente au Théâtre Le
Ranelagh un concert dont le didactisme exigeant rappelle l’esprit de Jean-François Zygel.
Depuis le mois d’octobre, le théâtre de la rue des Vignes
propose une série de concerts qui rendent accessibles les chefs-d’œuvre de la musique classique. L’initiative en
revient à Gilles Nicolas qui, dans la lignée du compositeur Jean-François Zygel, mélange les styles et les genres
avec, toujours, une exigence de qualité artistique. Pianiste diplômé du
Conservatoire National de Musique de Lyon,
il enregistre l’intégrale des sonates de Beethoven pour piano et violon, travaille avec l’Opéra
National de Paris,
joue en soliste et comme accompagnateur de chanteurs, dans tous les registres : récital, musique de chambre ou
chœur. C’est cette diversité que reflètent les concerts du
Ranelagh, dont il a proposé l’idée à la Directrice du Théâtre,
Catherine Develay, qui avait souhaité, il y a deux ans, relancer
la programmation musicale du lieu pour retrouver l’esprit du salon de musique bâti par Louis Mors en 1895.
"L’année dernière, je suis venu voir un spectacle de
théâtre musical. La proportion de la salle méritait une programmation exigeante et une formation intimiste
de musique de chambre", confie Gilles Nicolas. En faisant
appel à des artistes nationaux et internationaux, il propose chaque mois un concert différent, un panel retraçant
trois siècles d’histoire, qui va de la musique de chambre vocale ou instrumentale au récital. Deux impératifs
animent le musicien : une grande exigence et la volonté de rendre accessible un répertoire jugé parfois difficile.
Aussi présente-t-il au public, pendant chaque concert, l’œuvre, l’époque et les instruments en jeu.
Ainsi, le 15 novembre, on entendra Philippe Bourlois jouer Mozart (ainsi que Bach et d’autres compositeurs)
à l’accordéon, puis, le 13 décembre, un concert vocal slave en duo avec le chanteur Nika Guliashvili. Et ainsi de
suite jusqu’au 15 mai...
télécharger le journal intégral (pdf - 14,2Mo)
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"Jacques Prat - Gilles Nicolas - Beethoven" Chronique Jazz Classique World par Mathias
Heizmann (alapage.com)
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Avec cet enregistrement réalisé au Festival de Montpellier,
la firme Accord nous offre l'occasion de réentendre Jacques
Prat et Gilles Nicolas dans les Sonates pour piano et violon de
Beethoven.
C'est un disque en forme d'hommage posthume, enregistré à
Montpellier le 30 avril 2000 par le violoniste Jacques Prat qui
s'est éteint le 9 mars 2004. En compagnie de Gilles Nicolas, il
avait donné l'intégrale des Sonates pour piano et violon de
Beethoven, un concert qu'il chérissait particulièrement.
En écoutant ce disque, on en comprend la raison. Car entre
les deux musiciens, quelque chose circule, une sorte de
simplicité touchante qui correspond très exactement à
l'esprit de ces sonates. Jacques Prat et Gilles Nicolas ont
choisi de respecter scrupuleusement le projet de Beethoven qui
envisageait ses sonates comme des oeuvres pour piano, avec
accompagnement de violon. Ce faisant, ils choisissent de revenir
aux sources de la musique de chambre, ce lieu de l'intimité où
l'on joue pour mieux se connaître, dans une sorte de respect
instinctif de la parole de l'autre.
Cette qualité de dialogue est tout à fait remarquable, tout
comme l'attention particulière que se prêtent les deux
musiciens. Sur la scène, ce 30 avril 2000, gageons que Jacques
Prat et Gilles Nicolas jouaient surtout pour eux-mêmes,
réfugié en musique comme d'autres dans leurs rêves. Et ces
dialogues souriants, aujourd'hui encore, ont le don d'émouvoir.
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